COP 23 : échec ou véritable succès du sommet climat ?

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Le défi de la COP 23 de Bonn était double : négocier concrètement les règles d'application des ambitieux accords de Paris et, trouver une solution sur le financement des pays en voie de développement. Et malgré des avancés notables, des blocages importants persistent. Alors échec ou réussite ? Quelle conclusion tirer de cette conférence onusienne menée par la présidente des Iles Fidji ?


Petit rappel sur la COP 21 de Paris

Dans la lignée du protocole de Kyoto, La COP 21 avait pour objectif de fixer des objectifs contraignants permettant de limiter le réchauffement climatique.

Les accords de Paris ont donc posé les bases d'un chantier d'envergure international. La mesure phare de cet accord mondial reste la limitation de la hausse des températures à un seuil maximal de 2 degrés. Pour atteindre cet objectif, les économies, les modes de consommation et les industries doivent profondément être réformés.

Les points à retenir sur la COP 21
  • La limitation des émissions de gaz à effet de serre ;
  • Création d'une enveloppe de 100 milliards de dollars pour aider la transition environnementale des pays en voie de développement ;
  • L’augmentation du budget des pouvoirs publiques consacré à l'environnement ;
  • L'engagement de grandes entreprises américaines, PDG et maire américains dans la lutte contre le changement climatique ;
  • La sortie des Etats-Unis des accords de Paris ;
  • Des mesures jugées insuffisantes selon les experts.
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Les avancés de la COP 23 à Bonn

Sous la direction de la présidente des Iles Fidji, cette conférence mondiale pour l'environnement s'est conclue par des avancées importantes :

  1. Un plan d'action pour l'égalité des sexes ;
  2. La création d'une plateforme de communication pour faciliter les échanges entre la communauté internationale et les peuples autochtones. Ils sont en effet quotidiennement victimes de la dégradation de leur terre et de leur environnement à cause du réchauffement de la planète. Ils pourront ainsi partager leurs savoirs et connaissances sur le sujet ;
  3. La naissance d’un groupe de travail sur la sécurité alimentaire mondiale. Elle symbolise une première voie pour repenser le modèle destructeur de l’industrie alimentaire et protéger davantage les petits agriculteurs ;
  4. L'alliance pour la sortie du charbon. Les pays engagés dans cette alliance élimineront petit à petit les centrales de charbon de leur économie. Initiée par le Royaume-Uni et le Canada, elle a mobilisé plus de vingt autres pays comme la France, l'Italie ou les Pays-Bas.

Des blocages importants persistent

Malgré certaines avancées en faveur du développement durable, certains points importants sont restés en suspens à l'issue de la COP 23 de Bonn. Les deux thématiques importantes concernées par ces blocages sont :

  • Le financement des pays en développement.
    Aucun pays n’a proposé un plan concret pour avancer sur cet enjeu. La question du budget pour aider les pays du Sud à affronter les conséquences du réchauffement climatique reste un mystère. Un point doit tout de même être fait fin 2018 sur l’aide des 100 milliards de dollars prévue lors de la COP21. Si aucun geste n’est fait pour réduire l’inégalité Nord/Sud dans ce combat mondial, les pays en développement seront plus réticents à faire des efforts ;
  • Des mesures trop faibles pour limiter les dégâts du réchauffement climatique
    Selon les experts, les mesures prises restent insuffisantes. Par exemple, l'alliance pour le charbon est certes une bonne initiative mais les pays les plus consommateurs de charbons (comme l'Inde ou la Chine) ne se sont pas engagés dans l'alliance.

Le rôle ambigu des Etats-Unis

Les déclarations de Donald Trump étaient claires : les Etats-Unis devaient sortir de l’accord de Paris. Pourtant les hauts représentants américains ont bien participé à la conférence de Bonn en Allemagne.

D’après Judith Garber, la chef de la délégation américaine lors de la COP23, les Etats-Unis veulent s’engager en restant leader dans l’innovation et le développement des énergies propres. Cette différence entre la volonté du président américain et le discours des représentants officiels pourrait s’expliquer par les pressions publiques.

Les espoirs et attentes pour 2018

Parallèlement aux victoires et difficultés rencontrées, la COP 23 a aussi ouvert la voie à des initiatives et discussions qui restent à suivre en 2018 :

  • Le dialogue de Tahona. Il représente les négociations pour fixer des objectifs plus restrictifs et ambitieux en 2020. La première étape sera de faire le bilan des émissions de gaz à effet de serre mondiales ;
  • L'engagement de l'Allemagne envers les pays du Sud. Le pays doit verser 50 millions dans le fond pour les pays en voie de développement et 50 millions d'euros dans le fond d'adaptation. Ce premier geste entraînera peut-être une prise de conscience plus générale sur la nécessité d'agir ;
  • La demande de la banque centrale Norvégienne de désinvestir le pays des énergies fossiles. Une avancée notable puisque l’économie de la Norvège est justement dominée par l’exploration du pétrole et du gaz.

Le bilan COP 23 Bonn

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Quelques avancées, discussions et initiatives ont donc bien été réalisées lors de cette conférence onusienne. Un des plus grands blocages reste une nouvelle fois le financement des pays en développement.

Ces pays sont pourtant les plus vulnérables puisqu'ils subissent les conséquences du développement des pays industrialisés et n’ont pas les moyens d'affronter les conséquences désastreuses du réchauffement climatique (catastrophes naturelles, sécheresse, montée des eaux, etc).

Les efforts de la communauté internationale doivent également s'intensifier pour que la hausse des températures ne dépassent pas la limite des 2 degrés.

Les défis COP 24 en Pologne

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La COP24 laisse encore planer de nombreuses questions. Elle se déroule en effet en Pologne, une des économies les plus tournées vers le charbon. Ce serait d’ailleurs un des pays les plus pollueurs à l’origine de 40% des émissions de gaz à effet de serre de la planète.

La Pologne s’est opposée à plusieurs avancées en faveur de l’environnement. Elle a également récemment signé de gros contrats d’importation de gaz de Schiste.

Pour que les accords sur le climat continuent à avancer dans le bon sens, une des solutions émises est que la présidente fidjienne reste à la tête du dialogue mondial et qu’elle co-préside la COP 24 avec la Pologne.

Transition énergétique : où en est la France ?

La loi Climat et Résilience face à l'urgence climatique

Face à l'urgence climatique, la loi Climat et Résilience a été promulgué le 22 août 2021. Ses 146 propositions, tirées de la Convention Citoyenne pour le Climat vise à accélérer la transition énergétique tout en améliorant les modes de consommation. Elle concerne entre autre :

  • L'immobilier et le secteur résidentiel ;
  • L'urbanisme avec la préservation des littoraux et des espaces verts ;
  • Les modes de consommation.

La loi transition énergétique pour la croissance verte

Portée par Ségolène Royal, ancienne ministre de l'écologie, la loi transition énergétique pour la croissance verte a pour objectif de développer les énergies vertes. Elle prévoit notamment de réduire de moitié la consommation d'énergie d'ici 2050.

La production d'électricité et de gaz doit donc être repensée et l'efficacité énergétique est devenue une des priorités. Pour accompagner les français, de nombreuses aides et mesures ont également été mises en place :

La transition énergétique en chiffre -30% de consommation d'énergie fossile et -40% d'émission de Gaz à effet de serre pour 2030.
Diminuer la production d'électricité nucléaire pour qu'elle ne représente que 50% de la production totale d'énergie.

Développement d'un réseau intelligent

La révolution des énergies vertes et villes propres passe aussi par la modernisation du réseau d'électricité et de gaz naturel. Les distributeurs d'énergies Enedis et GRDF investissent donc dans ce domaine.

Pour ce faire, chacun construit et intègre les smarts grids dans l'organisation de leur réseau. C'est ce qui permettra de construire au fur et à mesure les villes intelligentes de demain. Une des premières étapes pour mener à bien ce projet est l'installation des compteurs intelligents Linky et Gazpar.

illustration-smart-grids

source : Bpifrance

Prévention les pics de consommation, limitation des pertes d'énergie, intégration de l'ensemble des nouveaux producteurs d'énergie verte, etc. Ces nouveaux réseaux connectés permettront d'optimiser la gestion de la demande et des nouveaux modes de consommation responsables de demain.