COP24 : quels enjeux pour le changement climatique ?

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La 24ème conférence des Nations-Unies sur le changement climatique vient tout juste de s’ouvrir ce lundi et ce jusqu’au 14 décembre prochain. La COP24 regroupe à Katowice, en Pologne, quelques 20 000 personnes parmi lesquelles des leaders politiques, des représentants d'ONG, du monde de la science et des entreprises internationales. Trois années après l’accord de Paris, ce sommet est un pas de plus dans la lutte contre les changements climatiques et ses impacts désastreux. Analyse des enjeux de ce grand rassemblement international pour le climat.

Quels sont les enjeux principaux de ce sommet international ?

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La 24e conférence mondiale sur le climat a pour objectif d’encourager les prises de décision des quelques 200 Etats membres de la convention-cadre des Nations unies concernant le changement climatique et d'en respecter et d'améliorer les objectifs initiaux.

Trois années se sont écoulées depuis la COP 21 et les accords de Paris et pourtant, les conditions d’application concrètes ne sont pas encore clairement établies.

Cette rencontre a pour but de renforcer et de mettre en œuvre les accords de Paris conclus en 2015 visant à limiter le réchauffement en dessous de 2°C, voire 1,5° d’ici la fin du siècle, de développer les engagements des États pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et de renforcer les financements qui permettront de limiter les rejets carbonés.

Des avancées notables sont attendues sur quatre dossiers cruciaux : 

  • La mise en œuvre de l’accord de Paris : l’accord est déjà entré en vigueur mais n’est pas encore complètement opérationnel, en effet, sa mise en œuvre doit être adoptée à l’occasion de la 24e conférence des parties. Il s’agit de définir les règles permettant de revoir les engagements climatiques des pays notamment grâce à un bilan mondial quinquennal, mais aussi de détailler les règles de contrôle et de transparence quant aux engagements annoncés par les pays ;
  • Le financement : sujet majeur de la négociation de Bonn, COP23, la question du financement est toujours au cœur des négociations ;
  • Les pertes et préjudices : ce terme correspond à la définition des conséquences réelles du réchauffement climatique sur les pays ;
  • Le Dialogue de Talanoa a quant à lui deux objectifs majeurs : faire le point sur les efforts des parties au niveau de la réduction d’émissions de carbone, afin de viser l’objectif de maintien de la température à 1.5°C, et orienter les contributions de chaque Etat au niveau national.

La mise en œuvre de l’accord de Paris

Bien qu’il soit entré en vigueur en 2016, l’accord de Paris ne sera pleinement opérationnel qu’en 2020. En effet, c’est à Katowice que le manuel de mise en œuvre de l’Accord de Paris (le Rule Book) doit être mis en place et validé par les états membres.

Ce manuel de 250 pages a pour objectif de fixer concrètement les modalités de financement des actions à venir pour initier cette transition énergétique des pays. Ce document doit permettre de poser les négociations du pacte signé en 2015 à Paris pour maintenir le réchauffement sous les 2°C.

La question centrale et épineuse du financement

La proposition de fournir une aide annuelle de 100 milliards de dollars aux pays en développement d’ici 2020 est une des solutions entrevues par les États signataires.

Cependant, selon les estimations du dernier rapport de l’Oxfam, "le montant total des financements s’élève aujourd’hui à 48 milliards de dollars par an, dont seuls 16 à 21 milliards de dollars sont alloués directement pour les pays du Sud".

De plus, la destination de ces fonds est un sujet de tension. En effet, les pays du Nord souhaitent favoriser et développer le financement de projets de réduction des gaz à effet de serre alors que les pays du Sud souhaitent orienter ces fonds en faveur du développement de nouvelles structures pour adapter leurs pays au changement climatique.

Le traité privilégie les fonds publics mais les nations riches sont quant à elles favorables aux capitaux privés et ne souhaite pas s’engager pour le moment sur des objectifs à long terme.

Les pertes et préjudices

L’accord de Paris met en avant le principe de « pertes et préjudices » lié aux changements climatiques tout comme l’atténuation des effets désastreux sur la planète et ses occupants ainsi que l’adaptation des pays à ces enjeux.

Ces trois domaines sont en effet intimement liés : des efforts insuffisants d’atténuation du réchauffement climatique et trop peu de financements pour s’adapter à ces conditions résulteront en une augmentation des catastrophes climatiques entraînant de lourdes conséquences matérielles et humaines.

Le dialogue de Talanoa

Cette COP24 doit enfin marquer l’aboutissement du « dialogue de Talanoa », initié par les îles Fidji à la COP23, ayant pour objectif de faire avancer la réflexion portée sur trois questions, à savoir : où sommes-nous, où allons-nous et comment y allons-nous.

L’urgence est telle que les pays doivent impérativement augmenter leurs engagements : dans les conditions actuelles et sans changement majeur, ces émissions conduiraient à la fin du siècle à un réchauffement de 3°C.

Les pays décisionnaires ont-ils joué le jeu depuis les accords de Paris ?

« Environ la moitié des membres du G20 ont des trajectoires climat qui sont loin de leurs objectifs fixés à la COP 21 : l’Union européenne, les Etats-Unis, l’Argentine, l’Australie, le Canada, la Corée du Sud, l’Arabie Saoudite et l’Afrique du Sud sont concernés », détaille un rapport de l’ONU du 27 novembre dernier.

La Chine, le Japon, la Russie, l’Inde et le Brésil devraient tenir leurs promesses bien que ces dernières n’aient été très ambitieuses dès le départ.

Quant à la France, elle demeure en réalité assez éloignée de l’image du « champion de la Terre » détenue par son président. En effet, les émissions françaises de CO2 ont augmenté de 3,2 % en 2017. À ce jour, seuls 16 pays ont tenu leurs engagements de 2015.

Des dirigeants hostiles à la lutte contre le réchauffement climatique

En 2015, 196 Etats ont signé l’Accord de Paris avec pour principal objectif de limiter le réchauffement climatique à 2°C.

Alors que des événements climatiques extrêmes et meurtriers se multiplient, le rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) paru le 28 novembre dernier prévoit dans les conditions actuelles une augmentation de la température de 3°C d’ici la fin du siècle.

Cependant, le président des États-Unis, Donald Trump, dont le pays est le deuxième plus gros émetteur de gaz à effets de serre après la Chine, a réitéré sa volonté de se retirer de l’accord de Paris. Cette sortie définitive pourra être confirmée en novembre 2020, soit au moment de la prochaine élection présidentielle.

Au Brésil, le nouveau président brésilien d’extrême droite, Jair Bolsonaro, qui entrera en fonction en janvier prochain, souhaite quant à lui remettre en question la protection de la forêt amazonienne, pourtant vitale pour l’équilibre climatique de la planète. Toujours dans cette volonté de renier les problèmes liés au changement climatique, Jair Bolsonaro vient également de renoncer à accueillir la COP25 de 2019.

Le lancement du programme Koronivia sur l’agriculture

La COP24 va marquer également le début du programme Koronivia sur le thème central de l’agriculture. Ce programme souhaite placer la question de l’agriculture au cœur des négociations pour la lutte contre le changement climatique.

Une procédure longue qui prend du temps

L’Accord de Paris, acté lors de la COP21 à Paris en 2015, ne définit que les principaux éléments de la nouvelle gouvernance internationale pour le climat.

C’est en 2016 à Marrakech que les pays signataires en négocient les modalités de mise en œuvre et la finalisation des règles doit se mettre en place à l’occasion de cette COP24. Quelques avancées, discussions et initiatives ont donc bien été réalisées lors de la COP23 à Bonn, cependant un des plus grands blocages reste une nouvelle fois le financement des pays en développement.

La COP 25 qui aura lieu en décembre 2019 au Chili, va permettre de faire une conclusion depuis la mise en place des accords de Paris en 2015. Il est possible que les États puissent revoir leur copie à la hausse.

 

Le 8 octobre 2018, les experts internationaux du GIEC ont présenté un nouveau rapport alarmant concernant l’évolution de la température mondiale d’ici la fin du siècle et des conséquences désastreuses sur notre planète.

L’ONU évalue à deux années le temps restant afin de rectifier la trajectoire et limiter l’augmentation des températures.

Bien que pour certains pays le réchauffement de l’atmosphère entraîne pour le moment uniquement des négociations tendues, pour d’autres en revanche, il est déjà synonyme d’urgences très concrètes et de conséquences désastreuses pour les populations.