Étiquette énergie : qu'est-ce que c'est et comment la lire ?
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Instaurée en 1992 par la Commission Européenne, l'étiquette énergie est une fiche environnementale réglementaire qui doit être apposée sur les appareils lors de leur mise en vente. Elle indique la consommation énergétique d'un appareil et son impact sur l'environnement. L'objectif est d'encourager les consommateurs à consommer de manière responsable en les orientant vers des produits toujours plus performants. Après sa première évolution en 2011, une étiquette énergie "troisième génération" a fait son apparition au 1ᵉʳ mars 2021. Définition et explications.
- Ce qui change avec la nouvelle étiquette énergie 2021
- Le système initial de A à G des étiquettes énergie est réinstauré ;
- Les classes énergétiques A+++, A++ et A+ sont définitivement supprimées pour certains équipements ;
- Certains appareils conservent l'ancienne étiquette énergie.
L'étiquette énergie des appareils électroménagers
L'étiquette énergie présente la classe énergétique d'un appareil électroménager, sur une échelle de lettres et de couleurs. Concrètement, les appareils sont classés de A (pour les plus économes) à G (pour les plus énergivores). Ensuite, une couleur est attribuée à chaque lettre : du vert (pour les appareils classés A) au rouge (pour les appareils classés G).
L'étiquette énergie est une fiche réglementaire, et donc obligatoire. Elle a pour but de permettre aux consommateurs de comparer les différents appareils en fonction de leur consommation d'énergie, consommation d'eau, pollution sonore, etc.
Pourquoi une nouvelle étiquette énergie au 1ᵉʳ mars 2021 ? Et quel changement en 2024 ?
La loi européenne 92/75/CEE exige le classement des appareils en se fondant sur leur consommation énergétique. Cette classification va de A à G, la classe A étant la plus performante du point de vue énergétique.
Seulement voilà : au fil des années et avec les évolutions technologiques récentes, la plupart des appareils électroménagers du quotidien ont gagné en qualité et atteint la classe A (90% d'entre eux en 2017). Les classes A+, A++ et A+++ ont dû être créées pour les différencier et refléter au maximum la diversité des classements possibles.
Or la création de plusieurs paliers (de + à +++) était devenue trop floue et trompeuse pour de nombreux consommateurs. Certains achetaient, par exemple, un produit doté de l'étiquette énergie A+ en pensant qu'il s'agissait du plus haut classement, alors même qu'il s'agissait en fait du plus mauvais. D'autre part, la plupart des appareils les plus énergivores ont été interdits à la vente depuis 2012 : impossible donc de trouver sur le marché des produits de classe inférieure à A+ (c'est-à-dire les étiquettes énergie de B à G).
Afin de faciliter la compréhension des consommateurs, l'Union européenne a donc pris la décision de revenir au système initial d'étiquettes énergie échelonnées de A à G pour certains équipements :
- les réfrigérateurs, congélateurs et caves à vins ;
- les lave-vaisselle ;
- les lave-linge ;
- les téléviseurs et écrans ;
- les ampoules et LED.
Appareils concernés | Le mieux classé | Le moins bien classé |
---|---|---|
Frigo, congélateur et appareils combinés | A | G |
Lave-linge classiques et séchants | A | F |
Lave-vaisselle | B | G |
Écrans de télévision et d'ordinateur | E | G |
Ampoules et LED | C | G |
Les machines à café sont-elles dotées d'une étiquette énergie ? Tout comme les radiateurs électriques, les machines à café ne sont pas estampillées d’une étiquette énergie. Cependant, leur consommation en mode veille doit être strictement inférieure à 1 watt. Ces appareils sont donc dotés d’un système permettant de maintenir leur dépense énergétique dans la limite exigée par la loi.
Aucun appareil mis en vente avant le 1er mars 2021 n'a été classé A sur la nouvelle échelle. Mais le reclassement de classe énergétique ne signifie pas que les équipements sont moins performants. Le fait qu'un appareil A+++ soit reclassé B par exemple est simplement dû au fait que la nouvelle classification s’accompagne d’exigences accrues en matière d’écoconception. Concrètement, elle veut encourager les fabricants à produire des équipements encore plus économes.
Certains appareils ont conservé l'ancienne étiquette énergie. Ce sont :
- les sèche-linge ;
- les fours ;
- les hottes de cuisine.
Appareils concernés | Le mieux classé | Le moins bien classé |
---|---|---|
Sèche-linge | A+++ | D |
Four | A+++ | A |
Hotte de cuisine | A++ | D |
Quelle différence entre les classes A+, A++ et A+++ ? L'ancienne version de l'étiquette énergie mentionne les classes A+ à A+++ : un produit de classe A+++ consomme en fait 30% d'énergie en moins que son homologue classé A++, dont les performances énergétiques sont moins bonnes.
Le reclassement ayant eu lieu en 2021 est la dernière nouveauté sur l'étiquette énergie. Il n'y a pas eu de changement en 2022 et 2023, et aucune évolution n'a été annoncée pour 2024.
À quoi ressemble la nouvelle étiquette énergie en 2024 ?
En plus de son nouveau système de classement de A à G, l'étiquette énergie affichée dans les magasins a fait peau neuve depuis le 1ᵉʳ mars 2021. Voici les nouvelles informations mises en avant sur cette nouvelle version de l'étiquette énergie :
- Un QR code peut être scanné par les consommateurs au moment de l'achat : celui-ci les redirige vers la page dédiée au produit sur la base de données européennes des étiquettes énergétiques Eprel (disponible dès 2021) ;
- Une échelle de notation des performances énergétiques : de A (couleur verte) à G (couleur rouge). Les classes A+++, A++ et A+ disparaissent ;
- La consommation électrique : calculée en kWh (kilowattheure) et en fonction du type d'appareil (consommation d'énergie pour 100 cycles dans le cas d'un lave-vaisselle ou lave-linge par exemple) ;
- Les informations spécifiques à l'appareil avec des icônes plus lisibles : durée des programmes (en minutes), capacité d'accueil (couverts, vêtements, etc.), dimensions, température et autres indicateurs selon la nature du produit ;
- Le niveau sonore de l'appareil en fonctionnement : critère important au moment de l'achat, celui-ci est mesuré à l'aide d'une classe de perception sonore de A à D.
Plus de transparence
La base de données électronique des produits classés permet au consommateurs de consulter les performances énergétiques de chaque appareil.
Plus d'exigences,
plus d'innovations
Ce nouveau classement donne une importance toute particulière à l'écoconception, la réparabilité et la recyclabilité des produits.
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L'étiquette énergie d'un frigo
L'étiquette énergie en vigueur en 2024 classe les réfrigérateurs sur une échelle de A à G. Selon l'Ademe, un frigo de classe C vous permet de réaliser jusqu'à 50 % d'économies par rapport à un frigo de classe F, soit soit 130 kWh/an. Sur 15 ans, cela représente une économie de 1950 kWh, soit 490,62 € au prix du tarif réglementé en vigueur en décembre 2024.
L'étiquette énergie d'un congélateur
Les congélateurs sont classés de la même manière que les réfrigérateurs et appareils combinés, soit de A à G. Selon sa classe énergétique, un congélateur peut consommer entre 100 et 500 kWh par an.
L'étiquette énergie d'un lave-linge
Tous les lave-linge sont désormais classés de A à G en 2024. Les appareils de classe A+, A++ et A+++ ont été supprimés. Selon l'Ademe, vous pouvez faire jusqu'à 12 à 13 % d'économies d'énergie d'une classe à une autre.
Pour les lave-linge classiques, le calcul de la consommation en électricité est basé sur 100 cycles par an. Pour les lave-linge séchants, la consommation est divisée en deux : la consommation d'un cycle de lavage + séchage, et la consommation d'un cycle de lavage seul (comme beaucoup de foyers utilisent leur lave-linge uniquement pour laver).
L'étiquette énergie d'un téléviseur
Les téléviseurs sont concernés par la nouvelle étiquette énergie et sont donc tous classés de A à G en 2024. Leur consommation d'énergie, indiquée sur l'étiquette, est calculée sur la base de 1000 heures de fonctionnement en mode SDR. Vous pouvez réaliser jusqu'à 20 % d'économies d'énergie d'une classe à une autre selon l'Ademe.
Petit point d'attention pour les téléviseurs : vous devez comparer les appareils qui ont un écran d'une même taille. En effet, une télé de classe D avec un écran plus grand peut consommer plus qu'une télé de classe G avec un écran plus petit.
L'étiquette énergie d'un lave-vaisselle
Pour le lave-vaisselle, l'étiquette énergie va de la classe A à la classe G, depuis la nouvelle norme sur les classes énergétiques des appareils électroménagers. Selon l'ADEME, choisir un lave-vaisselle de classe C peut vous faire réaliser en moyenne 30 % d'économies d'énergie par rapport à un lave-vaisselle de classe F, soit environ 50 kWh par an. Sur 15 ans, cela représente des économies de 750 kWh, soit 188,7 € au prix du Tarif Bleu EDF.
L'étiquette énergie d'un sèche-linge
Le sèche-linge n'a pas bénéficié de la nouvelle étiquette énergie. Les appareils les mieux classés sont donc étiquetés A+++, suivis de A++, A+, puis A. Attention, un sèche-linge de classe A++ peut consommer deux fois moins qu'un appareil de classe A. Pour le calcul de la consommation d'énergie des sèche-linge, l'étiquette énergie se base sur 160 cycles de séchage standard (coton, à pleine charge et demi-charge).
Quels sont les autres types d’étiquette énergie ?
Si l'étiquette énergie est le plus souvent connue pour sa présence sur les appareils électroménagers, elle est aussi utilisée pour évaluer les performances énergétiques d'autres équipements du quotidien :
- Les étiquettes énergie pour les appareils de chauffage, d’eau chaude sanitaire et de climatisation
- Les étiquettes environnementales pour l’habitat
- Les étiquettes environnementales pour les transports
Les étiquettes énergie pour les appareils de chauffage, d’eau chaude sanitaire et de climatisation
Une loi de septembre 2015 oblige les fabricants à apposer une étiquette énergie sur :
- Les chauffe-eau de puissance n’excédant pas les 70kW ;
- Les ballons de stockage de moins de 500 litres et faisant partie d’une installation de chauffage central ;
- Les chaudières et les pompes à chaleur de puissance inférieure à 70kW, (même si les radiateurs électriques ainsi que les chaudières bois ne sont pas encore concernés par cette obligation d’étiquetage) ;
- Les climatiseurs.
Spécificités de l'étiquette énergie des appareils de chauffage
Pour cette catégorie d’équipements, la fiche technique environnementale indique :
- Leur classe énergétique à l’exception du ballon de stockage ;
- Leur rendement saisonnier qui reflète leur capacité de fonctionnement dans la situation réelle sur une année ;
- Leur efficacité énergétique exprimée en %.
L’étiquette énergie doit être affichée de façon à ce qu’elle soit facilement visible. Il est essentiel de demander à l’installateur professionnel auquel vous faites appel de vous montrer l’étiquette énergie de l’appareil qu’il va vous installer.
D’autres exigences qui vont de pair avec l’étiquette énergie
La loi européenne Eco-conception, en vigueur depuis le 26 septembre 2015, impose une valeur minimale d’efficacité énergétique, d’émission de polluants et de bruits pour les équipements de chauffage de puissance n’excédant pas les 400 kW et pour les ballons de 2 000 litres et moins.
Les appareils proposés à l’achat depuis cette date sont donc tous censés être performants.
Les étiquettes énergétiques des maisons
Exigé depuis 1994 pour les équipements électroménagers, l’étiquetage énergie arrive dans le domaine de l’habitat en 2006. Il y a les étiquettes d’énergie pour les habitations et celles sur les produits de construction et de décoration.
- Les deux types d’étiquettes énergie pour les habitations
- La lecture d’une étiquette énergie d’un logement
- Les produits de construction et de décoration
Les deux types d’étiquettes énergie pour les habitations
La performance d’une habitation est classée suivant les étiquettes environnementales :
- L’étiquette énergie qui note la performance énergétique du logement sur une échelle allant de A à G ;
- L’étiquette climat qui établit la quantité de gaz à effet de serre émis sur une échelle allant également de A à G.
Ces deux fiches techniques récapitulent les résultats du diagnostic de performance énergétique ou DPE. Cet examen est obligatoire avant toute mise en vente ou en location d’une maison donnée. Ce DPE contient aussi des conseils d’optimisation de la performance énergétique.
Les logements classés F et G entrent dans la catégorie des passoires thermiques, qui sont dans le viseur du gouvernement. L'objectif étant de supprimer, à termes, ces logements très énergivores. Ainsi, de nouvelles lois sont apparues, notamment pour interdire la location des passoires énergétiques. En France, la majorité des logements sont classés entre C et E, mais on compte encore un bon nombre de passoires thermiques :
À jour en mars 2024 - Source : ADEME - Graphique : Selectra
La lecture d’une étiquette énergie d’un logement
L’étiquette énergie est, depuis 2012, l’une des deux étiquettes que doit contenir un résultat de DPE. Elle indique l’efficacité énergétique d’un poste à un autre exprimée en kWh/énergie primaire/m²/an. L’étiquette climat, quant à elle, indique la quantité d’émission de gaz à effet de serre.
L’étiquette énergie utilise la même méthode de classement (nomenclature et couleurs) que pour les équipements électroménagers. Les habitations les moins énergivores sont classées dans la catégorie A de couleur verte et celles les moins économes sont mises dans la classe G de couleur rouge.
Les logements passifs ainsi que les maisons BBC ou Bâtiments de Basse Consommation estampillées du label HQE ou Haute Qualité Environnementale sont classés dans la catégorie A. Leur efficacité énergétique n’excède pas les 50 kWh/ep/m2/an. Les habitations plus âgées sont, en général, plus énergivores et se retrouvent en majorité dans la classe F ou G.
Source : ADEME et SDSE, 2022 - Graphique : Selectra
L'étiquette énergie des produits de construction et de décoration
Dans la catégorie des produits de construction et de décoration, l’étiquette énergie porte sur les émissions de produits polluants volatils dans l’air intérieur. Les polluants ici considérés sont fixés au nombre de 11 par la loi. Les produits les moins polluants se retrouvent dans la classe A+ si les plus polluants sont relégués dans la classe C.
Son affichage sur chaque produit de cette catégorie est obligatoire depuis septembre 2013, et ce, notamment pour les articles suivants :
- Les produits à utiliser pour la construction ou le revêtement des parois d’intérieur ;
- Les produits utilisés pour l’intégration ou l’application du revêtement d’intérieur.
L’exception à l’obligation d’étiquetage pour les produits de construction et de décoration. L’étiquetage n’est pas exigé pour les produits constitués de métal non traités ou de verre, les ferrures, les visseries, les serrures, les produits de construction et de décoration d’extérieur.
Les étiquettes environnementales pour les transports
La préservation de l’environnement s’étend aussi au domaine des transports. À savoir que les transports sont le secteur qui émet le plus de gaz à effet de serre en France depuis 1998, selon le Ministère de la transition écologique. En 2020, le transport est responsable de 28,7 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau national.
L’usage de l’étiquette énergie est alors aussi exigé dans le secteur du transport, et ce, notamment dans deux types de produits : les voitures et les pneumatiques.
L’usage de l’étiquette énergie sur les voitures
Tous les véhicules particuliers destinés à la vente sont estampillés d’une étiquette énergie. Cette fiche environnementale réglementaire porte ici sur la quantité de gaz carbonique émis par la voiture en question. Plus cette quantité est élevée, plus la consommation de carburant est grande, l’efficacité énergétique est donc faible.
L’émission est alors quantifiée de A à G. Les véhicules de la classe A possédant la plus grande efficacité énergétique. Ceux de la classe G sont ceux qui émettent le plus de CO₂.
En plus de cette efficacité énergétique, l’étiquette énergie doit aussi ici mentionner :
- La marque, le modèle et la version de la voiture ;
- Le carburant utilisé (essence, Diesel, GPL, GNV) ;
- La consommation mesurée sur cycle urbain, extra-urbain et mixte, exprimée en litres / 100 km et en m3/100 km pour le GNV.
L’étiquette énergie utilisée sur les pneumatiques
L’étiquette énergie sert également de référence pour le choix du meilleur pneumatique notamment en matière de consommation de carburant et en résistance au roulement. Elle classe les pneus suivant une échelle de A à G. Ceux de la classe A possèdent la plus faible résistance au roulement et sont donc plus économes en carburant.
Le pneumatique joue un rôle important dans la quantité de carburant consommée par un véhicule. C’est pourquoi, l’application de cette étiquette énergie est obligatoire sur les pneus des véhicules de plaisir, des véhicules légers et lourds, des remorques. Elle n’est pas exigée sur les pneus de secours, les pneus des motos, etc.
En plus de la résistance au roulement, l’étiquette énergie doit également indiquer :
- L’adhérence sur sol mouillé (le pneu classé A est le plus adhérant) ;
- Le bruit du roulement externe qui est proportionnel à la dimension des pneus.
Quelle est la fiabilité de l’étiquette énergie ?
L’établissement d’une étiquette énergie est fait en suivant un protocole standard de mesure. Il est donc possible de comparer les appareils en se fondant sur cette même fiche. Cependant, il se peut qu’un certain écart soit constaté une fois dans les conditions réelles.
Les conditions de réalisation des tests ne sont pas toujours identiques à celles de l’utilisation. Lorsqu’une valeur est rapportée sur une durée annuelle, elle se calcule sur une moyenne d’utilisation. Or, la moyenne ici obtenue ne reflète pas toujours le nombre réel d’emplois.
Il est à rappeler que c’est le fabricant lui-même qui est chargé d’établir l’étiquette énergie de son produit. Aucune vérification des valeurs affichées n’est effectuée, sauf si bien sûr, il y a un dépôt de plaintes concernant le contenu de cette étiquette énergie. Un retrait de l’article du marché peut être décidé pour toute mise en évidence d’une « erreur » sur le contenu de la fiche technique environnementale.